Mark Shuttleworth met de l’avant une nouvelle approche de développement des projets de Canonical, appelée skunkworks. Ceci devrait permettre d’ouvrir un peu plus les développements de Canonical aux membres de la communauté.
Jusqu’à présent, Canonical réalisait du travail de développement en interne et, une fois terminé, dévoilait le projet et son code source. Cette méthode critiquée permet aux équipes de concentrer au maximum leurs efforts sur leurs objectifs avant de présenter les fruits de leur travail au grand jour. Le problème de cette méthode, outre le fait qu’elle n’est pas la plus transparente, est qu’elle s’empêche de faire appel aux contributions des membres de la communauté des développeurs d’Ubuntu, dont un certains nombre de personnes pourraient grandement aider par leurs compétences.
En suivant l’annonce de Mark, l’idée est donc d’ouvrir à certains membres fiables de la communauté les développements faits en interne.
Skunkworks : c’est quoi ?
Le nom skunkworks tient ses origines de la Seconde Guerre Mondiale. L’avionneur américain Lockheed Martin avait logé, à cette période, son équipe de recherche et développements prioritaires dans une tente de cirque près d’une usine de plastique. L’odeur forte et nauséabonde qui flottait dans la tente rappelait aux membres de l’équipe R&D une bande dessinée de l’époque dans laquelle un homme travaillait dans une usine de traitement de mouffettes mortes (skunks) : le travail que personne ne souhaitait avoir.
Lockheed Martin avait concentré leurs travaux entre les mains de petites équipes motivées, très flexibles et ayant de très bonne capacités et connaissances dans des domaines spécifiques. Le tout permettait de réaliser des projets rapidement et de voir naître de nombreuses innovations technologiques.
L’alias Skunk Works est resté même après la Seconde Guerre Mondiale — il désigne maintenant officiellement le programme de recherches avancées chez Lockheed Martin, dont on doit notamment l’avion furtif F-117 et l’avion supersonique SR-71. Le surnom skunkworks s’est propagé et désigne aussi, par extension, toute équipe travaillant sur des projets expérimentaux et semi-secrets, particulièrement dans les domaines de haute-technologie.
La méthode de travail est reprise ici avec Ubuntu. Il s’agirait de rassembler des gens motivés et compétents venant aussi bien de Canonical que de la communauté des développeurs pour mener à bien des projets ponctuels. Ces projets resteraient secrets jusqu’à leur sortie officielle, et il est demandé aux participants de ne pas diffuser d’information jusqu’à leur diffusion publique.
Pourquoi garder les projets secrets?
Comme tout le reste, ces projets sont voué à être publiés. Toutefois, l’idée ici est de permettre à ces équipes de tester de nouvelles idées et pouvoir avancer vers un objectif bien défini, sans avoir à discuter constamment avec l’ensemble de la communauté des utilisateurs et devoir faire face aux critiques et jugements avant que le projet ne soit réellement terminé. On pourrait reprendre l’idée d’un artiste qui ne voudra pas montrer en public son tableau avant que celui-ci ne soit complété.
En échange d’un accès aux projets, il est demandé aux membres des équipes de garder une certaines discrétion sur leur travail jusqu’à la publication officielle.
Qui peut joindre ces projets ?
Toute personne motivée et ayant certaines connaissances techniques peut proposer son aide pour les projets joignant ses domaines d’expertises. Cependant, seules certaines personnes seront sélectionnées selon les besoins et les compétences nécessaires aux projets en cours. La préférence ira davantage aux gens qui ont déjà un rôle (ou à tout le moins, une présence active) dans la communauté des utilisateurs et des développeurs d’Ubuntu, car ils se sont déjà démarqués, ont déjà démontré concrètement leur intérêt envers les projets d’Ubuntu ont gagné la confiance nécessaire à la préservation temporaire des secrets des projets en développement.
Quel genre de travail ?
Les besoin touchent aussi bien des développeurs de logiciels que des personnes spécialisées dans la conception d’interfaces, des designers, des artistes, des analystes ou des gens spécialisés dans le chiffrement et la protection de la vie privée.
Comment participer ?
Pour participer, vous devez créer et remplir une page dans le wiki d’Ubuntu avec vos informations — utilisez le modèle suivant.
Puis, envoyez le lien vers votre page à Michael Hall à l’adresse suivante : mhall119 <à> ubuntu.com
Vous serez ensuite mis sur liste d’attente, avec la possibilité d’être choisi pour un projet particulier.