Tous les trois mois se déroule un meeting en ligne où sont conviés des ingénieurs de Canonical, des membres de la communauté Ubuntu, des membres d’équipes de développement en amont et d’autres participants. Réparties sur trois jours, ces rencontres sont l’occasion de faire le point sur les développements en cours et de préparer l’avenir de la distribution.
Le dernier UDS, qui s’est déroulé du 27 au 29 août, a été relativement pauvre en annonces intéressantes. Il est tombé en effet en plein milieu du cycle de développement d’Ubuntu 13.10, qui sortira en octobre prochain. Les contributeurs sont donc encore occupés à la stabilisation d’Ubuntu et l’implémentation des derniers changements — la FeatureFreeze ayant eu lieu le 29 août.
Comme pour chaque session, l’UDS s’est ouvert par une présentation de Jono Bacon et Mark Shuttleworth. Ici, peu de nouvelles informations ; on apprendra seulement que les optimisations de performances en cours de développement sur la version mobile d’Ubuntu (consommation d’énergie réduite, temps d’amorçage raccourci, meilleure gestion de la mémoire) devraient arriver progressivement dans l’édition d’Ubuntu pour postes de travail à compter de la version 14.04. Du côté de Mir, on nous a informé que ses performances pourraient être meilleures comparativement à celles du traditionnel serveur X.Org. De plus, comme nous l’avions déjà évoqué dans ce site, les backends pour XBMC, SDL2 et GTK+ sont en cours de portage vers Mir, et ils devraient arriver à temps pour la version 14.10.
LibreOffice : mises à jours plus régulières
LibreOffice, la suite bureautique libre livrée par défaut avec la distribution, pourrait bientôt bénéficier de mises à jour dans les versions stables d’Ubuntu. Actuellement, la version de LibreOffice n’évolue plus après la fin d’un cycle de développement d’Ubuntu, et les utilisateurs doivent faire appel à un PPA s’ils veulent obtenir la dernière mouture.
De possibles mises à jour poseraient toutefois quelques embûches. En effet, au fil des versions majeures, différentes régressions ont lieu et les dépendances peuvent être changées. Ceci ne facilite pas le travail des mainteneurs et peut poser des problèmes de stabilité de la distribution.
La discussion reste ouverte, bien qu’une première proposition ait été formulée. LibreOffice serait testée en premier dans un PPA (comme c’est le cas actuellement), puis rétro-porté dans les versions non-LTS de manière régulière. Ce ne seraient que les versions les plus stables de LibreOffice qui seraient alors envoyées vers les dépôts backports. Qui plus est, les images d’installation des versions LTS profiteraient également des rétro-portages lors des mises à jour d’étapes.
32 bits ou 64 bits
Autre élément de discussion : la mise en avant de l’édition 64 bits pour postes de travail. Ceci s’insère dans un objectif d’abandon d’une image d’installation 32 bits à moyen/long terme — la première ébauche de calendrier, très agressive, propose d’interrompre la production des images 32 bits dans sept ans. D’ici à ce que cela arrive, l’équipe Ubuntu Foundations a souhaité amorcer la transition.
Premier argument avancé pour proposer l’édition 64 bits par défaut à partir d’Ubuntu 13.10 : les ordinateurs livrés avec un micrologiciel de type UEFI et avec le mode SecureBoot activé sont de plus en plus communs, et ceux-ci ne prennent pas en charge l’édition 32 bits (sans désactiver le mode SecureBoot). Autre point soulevé : les processeurs gérant les instructions sur 64 bits sont désormais largement démocratisés ; en effet, seuls les plus vieux ordinateurs ne savent encore gérer que les instructions sur 32 bits. Enfin, l’édition 64 bits peut faire bénéficier de meilleurs performances et une meilleur gestion de la mémoire, particulièrement lorsqu’un ordinateur dispose d’au moins 4 Go de RAM.
Suite à la rencontre, il a été décidé que le message de la page de téléchargement du site officiel serait ajusté. À partir d’octobre, autant pour Ubuntu 13.10 que pour Ubuntu 12.04 LTS, l’édition 64 bits sera proposée en tant que média d’installation par défaut. Un menu déroulant permettra de facilement télécharger l’édition 32 bits pour ceux qui préféreraient ou auraient besoin de cette image.
Gestion de Intel Rapid Start
Intel Rapid Start est une nouvelle technologie d’hibernation ultra-rapide qui permet de redémarrer l’ordinateur en 4 à 6 secondes. Elle est gérée spécifiquement au niveau de l’UEFI. Son implémentation a juste débuté dans le noyau Linux en version 3.11, et il reste encore beaucoup de travail. Sa configuration reste encore très compliquée. Les développeurs d’Ubuntu souhaiteraient l’adopter dans la version 14.04 qui sortira l’an prochain.
Possible décalage de la sortie d’Ubuntu 14.04
La sortie de la prochaine version LTS d’Ubuntu pourrait être retardée d’une semaine en raison d’un calendrier un peu serré, entre différentes périodes de Fêtes et de vacances. Pour laisser plus de temps aux développeurs et aux testeurs, la publication de la version finale pourrait donc avoir lieu à la fin du mois d’avril, plutôt que le 17 avril initialement prévu.
Voir et lire les rencontres
Toutes les sessions ayant eu lieu durant le vUDS ont été enregistrées. Elles peuvent être visionnées (en anglais) dans le site officiel de l’UDS. Chaque session disposait aussi de son bloc-note Etherpad en ligne, résumant les grandes lignes des discussions, qui peut être consulté à la même adresse.